Créer son podcast : le guide ultime (+ retour d'expérience)
Sommaire
Mon objectif : créer le guilde ultime pour vous aider à créer votre podcast.
1.Intro
Nous sommes le 6 mars 2019 lorsque je publie le tout premier épisode du podcast Tribu Indé.
Je n’y connais rien en technique. Je n’ai jamais fait d’interview. Mais depuis des années, j’écoute des podcasts presque tous les jours.
Je dois aussi vous préciser une chose.
J’ai quitté mon job dans une startup quelques mois auparavant. Ce podcast est aussi né de ma frustration de ne pas trouver suffisamment de contenus actionnables lorsque je décide de me lancer en freelance, à temps plein.
Un an plus tard, 32 épisodes se sont ajoutés à la liste des 10 premiers. Plusieurs milliers de personnes écoutent désormais le podcast chaque semaine. J’ai également pu générer des revenus grâce au podcast.
À mesure que le temps passe, je reçois de plus en plus les mêmes questions.
Par où je commence pour créer mon podcast ?
Comment t’organises-tu, en parallèle de ton activité en freelance ?
Quels sont tes conseils pour faire connaître ton podcast ?
Cet article, j’y travaille depuis plusieurs semaines maintenant. Je voulais écrire le contenu le plus complet possible, et répondre ainsi à toutes les questions que j’ai reçu.
Matériel, processus, temps passé, mails, sponsoring, marketing. J’aborde tous les sujets pour vous donner une feuille de route, prête à l’emploi.
S’il manque des réponses, n’hésitez pas à me laisser un commentaire pour que je puisse mettre à jour l’article.
2. Pourquoi créer un podcast ?
“Parce que c’est tendance !"
Oui, c’est vrai. Le podcast se développe de plus en plus ces dernières années.
Tout le monde y voit le nouvel eldorado du contenu. La nouvelle opportunité à la mode pour se différencier. Mais comme toujours, on en oublie les contraintes et l’investissement nécessaire pour arriver à créer du bon contenu, sur la durée. Créer un podcast simplement “parce que les autres le font et que ça fonctionne bien” n’est pas la bonne stratégie.
2a. Quels sont vos objectifs avec le podcast ?
Quel que soit le projet dans lequel je me lance, j’aime me fixer des objectifs pour garder la motivation et suivre une direction.
Ici, j’y vois deux scénarios.
Scénario 1 : Le podcast fait partie de votre stratégie de conversion pour transformer une audience en acheteurs.
Comment allez-vous insérer votre podcast dans votre tunnel de conversion ?
Quels sont vos objectifs ? Nombre de visite sur votre page de vente ?
Quelle est votre stratégie avec le podcast pour faire grossir votre audience ? (je vais y revenir)
Scénario 2(celui que je préfère) : Le podcast permet de vous faire connaître (ou votre entreprise), améliorer votre visibilité et décrocher des opportunités indirectes.
Combien d’épisodes vous fixez-vous, avant de réfléchir à la suite ?
Quelles sont les 5 personnes que vous souhaitez absolument contacter ? (si votre format est une interview – je reparle des formats juste après)
Avez-vous un objectif d’écoutes en tête ?
Qu’êtes-vous prêt à sacrifier avant d’y récolter les premiers bénéfices ?
2b. 3 raisons pour lesquelles j’ai lancé Tribu Indé
La raison d’être de votre podcast doit dépasser cette simple “tendance”.
Il existe d’ailleurs des dizaines de raisons qui vous poussent à vouloir lancer votre podcast.
Développer ses compétences sur un sujet
Rencontrer de nouvelles personnes
Construire une audience
Améliorer sa manière de parler
Prendre la parole sur une thématique X ou Y
Développer sa marque personnelle
Trouver de bonnes raisons vous permettra aussi de réfléchir à l’angle de votre podcast.
Lorsque j’ai eu l’idée du podcast Tribu Indé, je l’ai fait pour :
👉 Rencontrer et m’inspirer d’autres freelances et créateurs de contenus
Le podcast est une bonne excuse pour rencontrer des personnes souvent bien occupées. Ce n’est jamais simple de leur prendre une heure de leur temps pour répondre à mes questions. Avec le podcast, c’est différent !
J’ai maintenant un prétexte pour échanger avec eux. Ils sont avec moi pendant plus d’une heure, pour répondre à toutes mes interrogations.
Et quand on y pense, on a rarement l’occasion de discuter de sujets profonds, en face à face, sans être interrompu par un mail, une notification ou un appel.
👉 Apprendre plus vite et partager ma propre vision
Quand j’ai quitté mon job pour me lancer en freelance, je ne trouvais pas suffisamment de contenus concrets, qui me permettent de progresser. Il manquait toujours une touche de réalité.
J’écoutais beaucoup de podcasts et j’apprenais énormément de choses sur le marketing et la vie de certains entrepreneurs. Mais, il n’y avait (presque) rien sur le freelancing.
On parlait souvent de passion, de liberté et de réussites. Mais rien sur le quotidien pas toujours sexy des indépendants.
Tribu Indé allait, à son échelle, tenter de combattre les préjugés autour du freelancing et de la création de contenus.
👉 Prendre confiance, clarifier mes idées et élargir mon réseau
Je ne vous apprends rien en vous disant que l’oral est beaucoup plus direct que l’écrit. On a aussi moins le droit à l’erreur, et notre pensée doit être claire.
Ce podcast me force encore aujourd’hui à organiser mes idées et clarifier mes arguments pour éviter de raconter n’importe quoi.
Mais le podcast n’aurait-il que des avantages ?
Vous êtes toujours motivé à l’idée de lancer votre podcast, mais vous n’avez pas toujours d’idée précise sur laquelle démarrer… La prochaine partie est pour vous !
Faites-le test et recevez le prochain email :
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Vous pouvez vous désinscrire à tout moment
3. Trouver une idée de podcast
L’idée ne doit pas nécessairement être révolutionnaire. Un podcast sur les freelances, ça ne change pas le monde. En revanche, l’angle que j’ai pris n’existait pas.
Voici plusieurs questions que je me suis posé avant de lancer le podcast.
Quels sont les sujets qui m’obsèdent ?
Quelles sont les ressources que je lis / regarde / écoute ? Pourquoi ?
Qu’est-ce qui me révolte / que je ne comprends pas dans ce que je lis (ou écoute) ? Pourquoi ?
Quels sont les sujets sur lesquels je veux apprendre et progresser ?
Sont-ils cohérents avec mes objectifs du moment ?
Comment va-t-il sortir du lot par rapport à l’existant ?
Je vois trois grandes stratégies pour se démarquer.
Être le premier
Être le meilleur
Être différenciant
Vous remarquerez que ces trois piliers s’appliquent à n’importe quel projet.
Avec Tribu Indé, je n’étais pas le premier. Je ne suis sûrement pas encore le meilleur.
Aujourd’hui, j’essaie encore d’être le plus différent possible, en apportant ma vision, ma sensibilité et mon approche.
Quelle est la proposition de valeur de votre podcast ?
Pour commencer, étudiez chacun des points suivants pour les podcasts déjà présents sur des thématiques plus ou moins similaires au vôtre.
L’audience
L’angle du podcast et sa proposition de valeur
Le format et la fréquence
Le type d’invités
L’audience
Quelle est-elle précisément ?
Pour quel(s) sous-segment le contenu a-t-il été pensé ?
Pour ça, regardez les commentaires sur le podcast, les interactions en dessous de chaque publication. Rien ne vous interdit aussi de questionner l’hôte du podcast !
La proposition de valeur du podcast
Quel est son angle ?
À quels challenges / problématiques répond-il ?
Comment le podcast est-il présenté ?
Comment est construite la description du podcast ?
Le format et la fréquence
Quels sont les formats existants sur votre thématique ? (interviews, tables rondes, solo, …)
Quelle est la durée moyenne des épisodes ?
Comment les épisodes sont-ils structurés ?
À quelle fréquence sont-ils publiés ?
Le type d’invités
Exclusivement des femmes ? Des jeunes ?
Même métier ? Même type de compétences ?
Quel est leur niveau d’expérience ?
Sont-ils réputés dans leur domaine ?
Ce sont les premiers documents que j’ai créé lorsque j’ai eu l’idée de créer mon podcast.
Comment j’ai appliqué ce travail à Tribu Indé ?
Il existait beaucoup de podcasts sur l’entrepreneuriat, le marketing ou le business en ligne. Mais à l’époque, l’offre de podcasts autour du freelancing était minimaliste.
J’avais trouvé deux podcasts sur cette thématique. Pas de quoi me décourager, bien au contraire.
Si ces podcasts existent depuis plusieurs mois (voire plusieurs années), c’est que l’audience est là.
J’ai ensuite étudié de plus près ces podcasts (angle, format, invités, …).
Tous les deux sont des formats plutôt courts (moins de 30 minutes). Les épisodes alternent parfois entre épisode ‘solo’ et ‘avec invité’.
Certains partis pris sont intéressants en se focalisant sur une thématique ou une problématique du freelancing. Mais toujours pas d’entretiens long-format. À côté, j’analyse aussi ce qui me plaît dans les podcasts que j’écoute.
Je regarde également les podcasts qui fonctionnent le mieux sur d’autres thématiques.
C’est comme cela que mon format commence à voir le jour : partager le quotidien des indépendants sous toutes ses facettes.
J’ai bien sûr été influencé par les podcasts que j’ai longtemps écouté comme Nouvelle École, Génération Do It Yourself ou Tropical MBA.
Pour la fréquence, je suis les conseils entendus sur d’autres podcasts.
Créer un rendez-vous et une habitude d’écoute. Je décide donc de lancer le podcast avec un épisode par semaine.
Ce format hebdomadaire a largement contribué à faire connaître le podcast dès les premières semaines.
Chaque semaine, j’avais une nouvelle excuse pour faire parler de Tribu Indé !
Côté invités, je voulais un maximum de diversité dans les parcours. Pas toujours simple… Par exemple, je n’ai pas encore eu un seul développeur sur le podcast. Mais j’y travaille.
Pour faire évoluer le podcast, j’ai besoin d’aller chercher de nouveaux angles.
C’est pour cette raison que je suis parti rencontrer d’autres indépendants multi-projets.
Je pense à Stan Leloup (business en ligne), Géraud (créateur de jeux vidéos et Youtubeur), Alex Vizeo (ex-influenceur) ou encore André Bensaid (ex-freelance et fondateur de l’agence Eskimoz).
Je ne voulais pas non plus avoir uniquement des “super stars”.
Mon objectif reste de déconstruire la manière dont les indépendants fonctionnent.
C’est donc en allant creuser dans différents métiers et niveaux d’expérience que je pouvais en tirer un maximum de valeur.
C’est en s’ouvrant à des domaines différents du nôtre que l’on trouve les meilleures idées.
4. Les 1ères étapes de création
On commence par quoi pour lancer son podcast ?
Je vous propose 4 piliers dans cette partie :
Trouver un nom de podcast
Format et durée
Communiquer sur le podcast avant qu’il ne sorte !
Et côté technique ? Hébergeur, flux RSS et soumission du podcast
Trouver un nom pour son podcast
“Comment trouver le nom parfait pour mon podcast ?”
Cette question revient souvent. Lorsque j’ai lancé le podcast, il s’appelait Explore. Ce nom devrait vous décomplexer : il était loin d’être parfait.
Il n’avait rien d’original et n’était pas tellement évocateur du podcast.
Même si ce n’était pas le meilleur nom du monde, ce n’était pas ma priorité. Je ne voulais pas perdre des semaines à réfléchir à un nom parfait.
Pourquoi a-t-il changé ? On ne m’a pas laissé le choix…
On m’a contraint de changer le nom du podcast…
Nous sommes début juin. 12 épisodes sont déjà sortis. Et le podcast commence à faire parler de lui.
Mais ce lundi matin, rien n’allait se passer comme prévu.
Je reçois un coup de téléphone de ma mère.
“Alexis, tu as reçu un courrier recommandé… Qu’est-ce que tu as encore fait ?”
“Je ne sais pas… Ouvre-le et dis-moi… “
Ce courrier est écrit par un avocat. Il me demande de changer le nom du podcast sous 3 jours, sous peine de peine de poursuite. L’histoire complète et le courrier sont ici pour les curieux.
J’ai donc 3 jours pour retrouver un nouveau nom…
[J’en profite pour remercier de nouveau Thomas Burbidge, Jean-Elie Barjonet, Alexandre Brengues, Pierre Vdk et Sofia Lambrou pour leurs précieux conseils]
Mon premier réflexe est de lister tous les adjectifs / mots en lien avec le podcast. Voici comment j’ai procédé :
4 minutes pour écrire le maximum de mots, sans m’auto-censurer
1 minute pour sélectionner les 5 mots les plus parlants parmi la liste
4 minutes pour écrire le maximum de mots en lien direct avec ces 5 mots
2 minutes pour sélectionner les 5 mots les plus parlants de la liste
Deuxième exercice :
Prendre 2 mots. L’un décrit de quoi je parle. L’autre de comment j’en parle.
Ensuite, on peut combiner ces mots au choix.
Je m’ouvre alors à l’idée d’avoir un nom composé…
Et puis j’ai beaucoup discuté avec Alexandre Brengues. Il m’a fait parler du podcast, de mes inspirations, mon quotidien, les livres que je lisais en ce moment, les personnes que je suivais.
Il écoutait le podcast depuis le jour 1. C’était donc intéressant de prendre ses idées et de le faire parler à son tour, avec son regard d’auditeur sur le projet.
Plusieurs remarques sont ressorties :
L’idée de groupe, entre les invités du podcast et les auditeurs
J’utilise très souvent le “nous” (que je préfère au “vous”)
Le podcast est un lieu de rassemblement, même à distance
Je parle des indépendants au sens large (freelances, mais aussi créateurs de contenus et parfois même infopreneurs)
Seth Godin est souvent cité dans le podcast (dont son livre Tribes…)
Tribu Indé est venu naturellement après quelques itérations.
Je voulais quelque chose de parfait. Qui sonne bien. Que l’on retient facilement. Qui marque les esprits. Tout ça à la fois, c’est compliqué.
Et ce n’est surtout pas le plus important. Le podcast fonctionnait déjà très bien avec le nom Explore. Et pourtant, ce n’était pas le meilleur nom possible…
Mon dernier conseil à ce sujet : ne pas perdre trop de temps dessus.
Format et durée du podcast
Je ne crois pas qu’il existe une durée idéale pour le podcast.
On en revient à l’objectif du podcast, et son identité.
Pourquoi créer un podcast ?
Que voulez-vous transmettre et partager ?
Dans mon cas, je voulais garder un format interview. Mon objectif était de rencontrer d’autres freelances et créateurs pour apprendre vite.
Quant à la durée, elle s’est plutôt faite en fonction des thèmes et des questions que je voulais aborder.
J’écoutais beaucoup de podcast “long format” comme Nouvelle École, Génération Do It Yourself ou Le Gratin.
La durée des épisodes n’a jamais été un frein, tant que la discussion est intéressante.
Il existe des formats beaucoup plus courts, même sur la thématique du freelancing. Je pense à La Cohorte, avec des épisodes entre 10 et 20 minutes.
L’interview (ou le podcast en solo) est probablement le format le plus minimaliste dans sa forme.
Peu de montage
Pas d’alternance voix off, interview, sound design
Format brut comme une conversation
Dans une forme totalement différente, je cite souvent l’excellent podcast du média Les Others : Les Baladeurs.
Chaque épisode est d’une qualité incroyable. Pour un podcast d’aventure, on la vit en même temps.
Il y a d’autres formats qui restent encore très peu exploités : les formats tables rondes.
Studio 404 était (de mon point de vue) une référence, avec de véritables conversations à plusieurs.
Ça change d’une interview 1o1, en amenant un peu plus de profondeur et de choc d’idées. Personnellement, j’aimerais écouter un peu plus ce format !
Des épisodes à la suite des autres ? Des saisons thématiques ?
Là encore, pas de règles. Dans mon cas, je n’ai pas de saisons à proprement parlé.
Retour d’expérience de Thomas Burbidge
Thomas Burbidge(Young Wild & Freelance) a, par exemple, choisi de créer des saisons de 15 épisodes.
Pour expliquer mon choix, je vais faire une analogie aux séries, qui sont hyper consommées aujourd’hui. Par exemple, cela paraît inimaginable d’avoir une série qui ferait 140 épisodes qui sortent de suite chaque semaine sans saisons.
Pourquoi je fonctionne en saison Pouvoir événementialiser les lancements de saison, et profiter de chaque «recommencement » pour relancer une vague de communication plus poussée autour du podcast.
Les effets d’attente, d’anticipation et de nouveauté en marketing ont toujours été des tactiques puissantes.
Avoir un temps de pause instauré de manière régulière entre les saisons pour prendre du recul et réfléchir à mes intentions et objectifs pour la suite du projet.
Cela permet tout de même de prendre de l’avance pour ne pas toujours courir après le temps et les épisodes à enregistrer.
Pour conclure, j’ai l’impression également que cela permet à l’auditeur de se repérer dans les contenus et améliore l’expérience d’écoute. J’ai de nombreuses fois reçus des messages de personnes qui font référence à une saison pour me partager leurs avis, ou me dire où ils en sont dans les écoutes des épisodes.
Comment communiquer sur le podcast, avant qu’il ne sorte ?
Il est toujours intéressant de créer de l’attente autour du podcast. Vous commencez à parler du projet, avant qu’il ne sorte.
C’est une bonne occasion de commencer à créer une petite audience, prête à écouter vos premiers épisodes.
Vous en profitez également pour tester l’angle, le format et le sujet. Et selon les retours, vous aurez le temps d’ajuster toute la communication et l’angle du podcast avant sa sortie officielle !
Dans mon cas, je suis resté très minimaliste. Mais vous allez le voir juste après, d’autres créateurs ont mieux travaillé que moi !
C’est l’une des premières versions de la page que j’avais créé pour la sortie du podcast.
Une landing page très simple (faite sur carrd.co), avec :
L’ex-nom du podcast : explore
La thématique et l’angle du podcast : je discute avec des freelances et créateurs
Quelques éléments graphiques pour identifier le podcast (merci à Hugo)
Un formulaire de capture pour être tenu au courant de la sortie du 1er épisode
J’ai ensuite communiqué cette page sur mes réseaux sociaux personnels et quelques groupes Facebook.
Grâce à ces publications, j’ai récupéré +/- 80 emails, avant même la sortie d’un épisode. J’avais annoncé une date de sortie officielle dans le mail de bienvenue. Je ne pouvais plus reculer.
Il fallait maintenant tout faire pour sortir de bonnes interviews !
L’exemple de Killian Talin et son podcast Inspiration Créative
Killian a lui aussi créé une landing page pour annoncer le podcast et récupérer quelques inscrits à sa newsletter.
Mais il est allé plus loin en créant un petit trailer pour l’occasion ! Je trouve l’idée originale pour un podcast.
Ça donne envie d’en savoir plus, quand on voit que certains invités se cachaient dans le trailer.
L’exemple de Delphine Pinon et son podcast Budget Chéri
Toujours la même démarche. Une landing page pour présenter le podcast, son nom et son univers.
Pour Budget Chéri, elle décide de publier un premier épisode d’intro très court pour se présenter et parler de ce nouveau podcast.
Elle réussit à créer un premier lien avec ses futurs auditeurs. On fait connaissance avec cette voix qui nous accompagnera tout au long des épisodes.
Autre chose intéressante dans un cas comme celui-ci : le podcast commence à être référencé sur toutes les plateformes d’écoutes (Spotify, Deezer, Apple Podcast, Castbox, Podcast Addict, etc.), avant même le premier épisode.
Pour Apple Podcast, comptez 3 à 4 jours pour être référencé (et donc disponible).
Trouver un hébergeur pour son podcast
Rien de compliqué ici. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que votre podcast ne se diffusera pas tout seul.
C’est là que votre hébergeur joue son rôle. À chaque nouvel épisode, vous téléchargez l’épisode sur votre plateforme d’hébergement. Ensuite, la diffusion sur toutes les plateformes d’écoutes se fera automatiquement (flux RSS).
Il y en a plusieurs. Qu’ils soient américains ou français, je ne vois pas trop de différences. Les plus connus :
De mon côté, j’ai fait le choix de partir avec Ausha, acteur français. Les fonctionnalités me convenaient pour le prix (11€/ mois).
Depuis quelques mois, je suis passé sur leur offre à 30€/ mois pour accéder à une régie publicitaire. Ce qui m’a notamment permis de gérer le partenariat avec N26. (je vous parle du sponsoring en fin d’article).
La technique, ce n’est pas ce qu’il y a de plus sexy, c’est vrai.
Une dernière note sur le matériel avant de passer à l’étape suivante !
5. Démarcher ses invités
C’est l’une des questions que je reçois le plus.
Avant de vous partager mon retour d’expérience à ce sujet, je voulais revenir sur quelque chose de tout aussi important…
Comment choisir ses invités ?
Je me laisse avant tout guider par mon envie d’en apprendre plus sur le parcours d’une personne et la manière dont elle construit son activité. C’est le premier filtre.
Lorsque j’identifie quelqu’un, je me pose toujours cette première question.
“Pourquoi ai-je envie de le.a recevoir sur le podcast ?”
Je m’interroge sur ce que je souhaite découvrir grâce à lui, là où il pourra me permettre de progresser et de grandir.
On entend souvent le même conseil : invite des personnes qui ont de grosses audiences pour développer la notoriété du podcast. C’est un bon conseil, que j’ai parfois appliqué. Mais ça ne doit pas être le critère numéro 1.
Le plus important est vraiment de se demander ce que la personne va apporter de nouveau aux précédents invités. Quel regard va-t-elle avoir sur Tribu Indé ?
Ensuite, je suis attentif à la crédibilité de l’invité et sa manière de communiquer et de se positionner. Le podcast est là pour déconstruire les idées reçues autour du freelancing. Je n’ai donc pas envie d’avoir quelqu’un avec un discours lisse et des conseils réchauffés.
Mes conseils pour contacter n’importe quel invité
Les indépendants ont souvent des emplois du temps chargés. Par ailleurs, ils ne sont pas toujours visibles.
Ils ne postent pas tous les jours sur LinkedIn, et interagissent dans des communautés souvent fermées.
Pas simple de les dénicher ! J’ai d’abord réfléchi aux personnes que je connaissais dans mon cercle proche. C’est comme ça que j’ai réussi à avoir mes premiers invités.
Je profitais également pour leur demander, à leur tour, s’ils pouvaient me recommander une ou deux personnes.
Pour des invités plus connus, la tâche est moins facile. Je devais trouver le bon angle pour les convaincre de venir passer une heure à discuter avec moi.
Pour cela, j’ai commencé par me poser plusieurs questions avant de les contacter.
Une personne de mon réseau peut-elle me faire une introduction ?
Quel canal est le plus adapté pour obtenir une réponse de sa part ?
Comment lui donner confiance, dès mon premier point de contact ?
La mise en relation est sûrement le moyen le plus simple. C’est d’ailleurs ce que j’ai fait pour rencontrer Oussama Ammar.
Je démarre en posant le cadre : tout le monde lui pose les mêmes questions…
Je lui montre ensuite que je m’intéresse à l’un de ses derniers projets pour lequel il passe beaucoup de temps : Anyone Can Scale. J’en profite pour raccrocher le produit à l’angle et la cible du podcast.
Je termine par lui montrer l’intérêt marketing qu’il a de venir échanger sur le podcast. Je lui facilite également la tâche en lui proposant un angle tout prêt.
Pour Camille Jouneaux, autre démarche. C’est elle qui se cache derrière le compte Instagram La Minute Culture (66K abonnés). Elle doit donc être sur-sollicitée.
Je décide donc de la contacter sur son profil perso, en lui envoyant un message vocal. Je veux casser la distance que je pourrai avoir avec un message. Avec ce message vocal, je crée tout de suite une proximité. J’ai le temps de la convaincre, comme si je parlais à une amie.
Résultat, moins de 10 minutes après. J’engage la discussion.
J’ai même testé la vidéo face caméra (ce que je ne fais jamais) pour essayer de convaincre un futur invité de venir discuter sur Tribu Indé.
Tant qu’on ne me dit pas non, je teste de nouveaux canaux et j’envoie de nouvelles relances.
Essayez de réfléchir à de nouvelles idées pour rentrer en contact avec de futurs invités.
6. Matériel et Montage
S’il y a une chose primordiale dans le podcast, c’est bien la qualité du son. Là-dessus, pas d’amateurisme. D’autant plus que l’on peut s’en sortir pour moins de 100€ côté matériel.
Le matériel de podcast que j’utilise sur Tribu Indé
note : je ne vous conseille pas d’avoir un seul micro pour deux lorsqu’il s’agit d’une interview. Vous prenez le risque de ne pas avoir un son suffisamment clair, avec potentiellement de l’echo difficilement récupérable en post-production.
Quel logiciel pour enregistrer le podcast ?
Je travaille exclusivement avec Audacity. Il s’agit d’un logiciel open-source qui fait très bien l’affaire pour le peu de montage que je fais.
Je contrôle en direct la prise de son (pas de risque que l’enregistrement n’ait pas démarré). Et le montage reste très simple si le format du podcast ne demande pas trop de montages et d’effets sonores.
Il m’est aussi arrivé d’enregistrer certains épisodes à distance. Pour ça, j’utilise la version gratuite de Zencastr. Je n’ai jamais eu de problème avec l’outil.
Et vous gagnez du temps dans votre enregistrement (déplacement, setup, tests, …).
6bis. Enregistrer son premier épisode de podcast
Le choix de l’environnement
Soyez vigilant sur l’environnement dans lequel vous allez enregistrer vos épisodes. Dans la mesure du possible, je vous conseille d’avoir un lieu fixe que vous connaissez parfaitement.
Dans mon cas, j’ai enregistré 60% de mes épisodes chez moi, dans mon salon. Mais d’autres options sont possibles :
Studio d’enregistrement
Salle de réunion dans un coworking
Chez votre invité (pour des épisodes en duo)
Chambres d’hôtels (oui oui je l’ai fait et elles sont généralement très bien insonorisées)
Quel que soit le lieu choisi, faites un repérage en amont lorsque vous le pouvez. Prenez votre matériel et mettez-vous en situation pour ne pas avoir de mauvaises surprises lors de vos enregistrements.
Préparer son épisode : mode d’emploi
Chacun a sa propre méthode pour préparer un épisode de podcast.
Pour ses épisodes en solo, Jérémie Claeys écrit l’intégralité de ses textes, comme un script. Il se le réapproprie ensuite pour le rendre plus fun et vivant lors de l’enregistrement.
un call avec l’invité de 10 à 20 minutes pour réfléchir à l’angle de l’épisode. j’en profite pour lui demander s’il y a des sujets qui lui tiennent à coeur.
j’ouvre ensuite un document de préparation où je note toutes les informations sur le parcours de l’invité pour cartographier ses expériences. Je me crée ensuite des catégories de thème et une catégorie d’”idées à explorer”. (30-45 minutes)
Puis j’ouvre un dernier document que je structure en 3 parties (présentations, thème central, et questions de fin). La partie 1 et 3 est récurrente avec les mêmes questions à chaque nouvel épisode. Pour la partie 2 – focus, je liste 15-20 questions sur lesquelles je vais creuser pendant l’entretien
De mon côté, la préparation d’un épisode est l’un de mes moments préférés dans la création du podcast. C’est pour ça que je passe beaucoup de temps à chercher des angles différents.
Ma première phase de recherche commence toujours de la même manière.
J’ouvre un Google Doc et je note tout ce qui me passe par la tête pour cet invité-là. Je ne me restreins pas. L’objectif est de sortir un maximum de sujets et de questions pour en dégager une ligne directrice.
Ensuite, je vais dans le détail du parcours et des différents projets de mes invités (lorsque c’est possible).
J’épluche tout. LinkedIn, Twitter, Instagram, Youtube, Google Actualité, articles invités, site internet. Tout.
Je regarde également ses interactions :
Sur quels sujets ?
Avec qui ? Pourquoi eux ?
Là encore, je prends des notes sur le même document. Je travaille également une mini-introduction pour dresser le portrait rapide de mon invité.
Vient ensuite la phase de structuration.
Structurer un épisode de podcast
Comment amener l’invité (et l’auditeur) d’un point A (situation initiale) à un point B (j’ai appris des choses) ?
Prenons deux exemples.
Avec Rodolphe Dutel, j’ai démarré notre conversation par lui poser une question.
“Si tu devais tout recommencer à 0, sans communauté, ni compétences particulières, avec 1000€ en poche, par quoi commences-tu ?”
Il construit sa réflexion au fur et à mesure de l’épisode. Je me suis ensuite servi de ce premier sujet pour tirer les ficelles de son parcours, de ses réflexions et de la manière dont il construit son activité aujourd’hui.
Ce qui est intéressant avec lui, c’est qu’il s’est lancé sur Marketing Mania, comme un freelance en publicité Facebook. Il a ensuite structuré une équipe autour du projet, avant de basculer sur de la formation.
J’ai une situation initiale, où Stan est à la tête d’une mini-agence d’indépendants. Aujourd’hui, il vend de la formation en ligne.
Que se passe-t-il entre ces deux situations ?
C’est justement le fil conducteur de notre conversation. Il va ainsi me permettre de rentrer dans des questionnements plus personnels.
Même après 43 épisodes, je continue d’avoir un document avec mes thématiques et les questions que je veux poser. Cela me permet de :
Revenir sur les grandes thématiques si l’on se met à trop digresser
Avoir un fil conducteur pour rendre l’interview cohérente, concrète et actionnable
Tous les podcasts ont une structure, plus ou moins visible.
Pour ma part, la structure est la même pour chaque épisode.
Introduction pour poser le contexte et présenter l’invité
Retour au point 0 : pourquoi se lancer ?
Les premières semaines de son activité
2-3 thèmes selon l’invité (positionnement, pricing, relation clients, marketing, …)
Principes d’organisation
Questions rituelles de fin
Les 15 minutes avant l’enregistrement
Parler dans un micro, en sachant que l’on est enregistré peut être intimidant pour un certains nombre d’entre nous. Et moi le premier.
Lorsque j’ai lancé Tribu Indé, j’étais intimidé de voir que des personnes avaient accepté de prendre de leur temps pour répondre à mes questions pendant plus d’une heure.
C’est pour ces raisons que je prévois toujours 15 minutes en amont de l’enregistrement pour mettre à l’aise mes invités.
On se prend un café ou un thé. Je leur pose des questions sur leurs semaines, leurs projets du moment.
Je prends également le temps de leur rappeler un certains nombres de choses.
“Mon objectif n’est pas de te piéger”
“Il n’y a pas de questions pièges. Si tu ne veux pas répondre, sens-toi libre de me le dire”
Si tu souhaites couper certains passages, préviens-moi en fin d’épisode”
L’entonnoir de questions est également construit pour mettre à l’aise mes invités.
C’est pour cela que je commence souvent par revenir sur les bases de leur activité. Là où tout a commencé (et pourquoi).
Plus on rentre dans la discussion, plus mes questions et les sujets abordés sont précis. Tout se fait de manière progressive.
Et c’est une très bonne manière de retirer un maximum de valeur de mes discussions, en ne rentrant pas dans des sujets trop profonds dès les premières minutes.
Devenir un interviewer remarquable en posant les bonnes questions
Il n’y a pas de mode d’emploi pour une simple et bonne raison. La structure et les thèmes abordés par chaque podcast est différent.
Les questions ne sont donc pas les mêmes. C’est la première leçon que j’ai retenu des centaines d’heures de podcasts que j’ai écouté.
Si vous voulez un podcast unique et intimiste, ne posez pas les mêmes questions à tous vos invités.
Il n’y a plus de surprise pour l’invité, comme pour les auditeurs.
1. Bien préparer ses épisodes
Comment poser les bonnes questions ? Vous savez ces questions inhabituelles, qui poussent à la réflexion (voire l’introspection).
Jodi Kantor, est reporter pour le New York Times. Elle s’est notamment beaucoup intéressée à la famille Obama et a reçu plusieurs prix pour la qualité de ses écrits.
Pour elle, les questions les plus pertinentes arrivent lorsque l’on passe du temps à préparer l’interview.
2. Quel point commun entre un oignon et une interview ?
Un bon interviewer va décoller une couche après l’autre pour rentrer dans des sujets de plus en plus précis. Mais pour en retirer les meilleures réponses, l’invité doit être à l’aise.
Les premières questions vous permettent de créer de la confiance pour vous engager sur des sujets plus confidentiels sur lesquels il aura peut-être moins l’habitude d’échanger.
Au fil de notre discussion, nous sommes revenus sur des moments plus difficiles pour lui, lorsqu’il pensait même arrêter le freelancing.
Je n’aurai pas pu aborder ce sujet de cette manière dès les premières dix minutes.
3. Recadrer la discussion
C’est votre podcast. Vous êtes le maître à bord.
N’hésitez donc pas à revenir sur certains sujets lorsque vous voyez que la conversation va dans une direction qui n’aidera pas votre audience.
Il m’arrive parfois de revenir sur un sujet : “J’aimerais revenir sur ce que tu m’as dit un peu plus tôt …”.
Il n’y a pas de mal et vous structurer ainsi votre émission.
4. Accepter les silences
Et je vous assure que ce n’est pas évident au départ. Dès qu’il y avait un moment de blanc, j’essaie de le combler en reposant une question ou en détaillant mon propos.
Finalement, j’ai compris au fil des épisodes, l’importance que peuvent avoir les silences. Contre-intuitivement, vous en apprenez beaucoup sur certains silences.
Vous laissez également l’invité le temps de la réflexion. Et c’est précisément là que les réponses sont les plus intéressantes !
5. Varier les types de questions
En préparant vos questions, créez de la diversité en gardant un maximum de questions ouvertes pour laisser place à une véritable discussion.
Vous pouvez également jongler entre questions factuelles (“que s’est-il passé après ça ?”) et des questions plus personnelles (“tu étais dans quel état d’esprit à ce moment-là ?”).
J’aime bien introduire mes questions en reprenant un élément que j’ai lu, entendu venant de la part de l’invité. Par exemple : “tu parlais de X lorsque Y t’es arrivé, pourquoi ?”
Enfin, dans la mesure du possible, évitez de poser plusieurs questions en une seule fois. Vous serez sûr que votre invité ne répondra pas à toutes vos questions.
Un dernier conseil : écoutez des interviews.
C’est un excellent moyen de progresser.
Analysez le type de questions, la manière dont elles sont posées, et notez-vous des formulations intéressantes que vous pourrez réadapter à votre podcast.
5ter. Le montage d’un épisode de podcast
Sur d’autres phases du podcast, je suis plutôt celui qui aime aller au fond des sujets. Je pense par exemple à la préparation de chaque épisode.
En revanche sur le montage, mon seuil de tolérance est plus bas. Je ne suis pas ingénieur son, alors j’accepte de ne pas y connaître grand chose en montage.
Ma seule préoccupation pendant cette phase : avoir un son de qualité. Et je m’en assure dès la phase d’enregistrement.
Il m’est arrivé de couper certains passages lors de mes premiers épisodes. Après 40 épisodes, ce n’est quasiment plus le cas. Et cela fait partie de l’identité du podcast.
Brut, sincère, dans les coulisses de mes invités.
Pour le peu de montage que je fais, je travaille avec Audacity (logiciel gratuit et open-source). C’est aussi là-dessus que j’enregistre mes intros et mes conclusions.
Comment je fonctionne sur Audacity ?
Je réécoute l’intégralité de l’épisode
Je prends des notes sur notre conversation pour garder une trace écrite de chaque épisode
Je me note les passages à cut (ou à retravailler)
Je cut / modifie sur l’épisode brut en partant de la fin (pour ne pas décaler toutes les notes que je me suis faite juste avant
J’enregistre mon introduction, unique pour chaque épisode
J’ajoute la conclusion
J’exporte le fichier (généralement en .wav pour garder une bonne qualité)
J’utilise également un outil que je vous recommande à 100%. Il s’agit d’Auphonic !
Il me permet d’améliorer le son de l’épisode, d’égaliser automatiquement les niveaux de voix, et de corriger certains bruits parasites. L’avantage, c’est que vous n’avez rien à faire.
Auphonic coûte moins de 12€/ mois. À ce prix-là, il ne faut pas hésiter.
Combien de temps je passe à travailler sur le podcast ?
Il y a quelques mois, voilà à quoi ressemblait la répartition de mon temps sur les différentes phases d’un épisode.
Préparation (sourcing invité, préparation épisode, échanges de mails, …)
Production(enregistrement de l’épisode, post-production, écriture introduction, …)
Promotion(article sur le site, upload pour hébergement, description, réseaux sociaux, newsletter, …)
Ce n’est un secret pour personne : créer un podcast prend du temps. Lorsque l’on écoute son épisode chaque semaine, on ne se doute pas du travail qu’il y a derrière. Et moi le premier lorsque je n’avais pas encore lancé le podcast.
Je ne pense pas que j’aurai tenu le rythme pendant plus d’un an si je n’avais été pas freelance. Je peux organiser mon temps comme je le souhaite. Je peux terminer certaines missions clients le dimanche si je dois avancer sur mon podcast avant.
Quand on a un job à temps plein, la marge que l’on a pour travailler sur son podcast est plus limité. Ce qui nous oblige à faire quelques concessions (rythme, durée, format ou même marketing et communication).
Aujourd’hui, je travaille avec un monteur professionnel pour gagner du temps sur la production, et améliorer la qualité du podcast.
Maintenant que notre épisode est prêt, il va falloir en parler et le faire connaître non ?
7. Marketing et Podcast
Pour réfléchir à la manière de faire connaître votre podcast, c’est important de revenir à la racine du podcast. Pourquoi écoutez-vous des podcasts ? Dans quel but ?
Apprendre de nouvelles choses sur un sujet X ou Y
Partager le parcours de votre invité et ses inspirations
Casser la monotonie de certains tâches (vaisselles, ménages, transports, …)
Offrir une alternative à la radio
Proposer des clés de compréhension sur une industrie pour en retirer des idées
Rien qu’avec ça, on peut déjà avoir quelques idées sur la manière de communiquer.
Déjà sur l’heure de publication. De mon côté, je profite du temps de transports pour écouter des podcasts.
C’est pour cette raison que chaque nouvel épisode sort le mercredi à 8h ou à 18h.
Promouvoir son épisode n’est pas simple. Écouter des podcasts n’est pas une habitude pour un grand nombre de Français.
Nous n’avons pas les mêmes réflexes qu’ouvrir Youtube ou n’importe quel blog. Et les applications comme Apple Podcast ou Google Podcast ne sont pas les plus optimisées pour découvrir facilement de nouveaux podcasts.
J’essaie donc de calquer la sortie de chaque nouvel épisode avec un moment précis dans la journée de mes auditeurs.
Le podcast est un produit de confiance
L’idée ici n’est pas de vous faire une leçon de marketing sur la place du podcast dans votre stratégie. Peut-être l’objet d’un prochain article ? N’hésitez pas à me prévenir.
Mais il faut comprendre une chose.
Le podcast n’est pas le format le plus simple pour améliorer votre acquisition. Quoi que l’on en dise aujourd’hui, il reste encore un média confidentiel.
En revanche, c’est un excellent contenu pour créer une relation proche avec sa communauté. Le format podcast a ce côté intimiste où l’on peut écouter deux personnes discuter pendant plus d’une heure sur un sujet.
Pourquoi je vous raconte ça ?
Pour vous faire réfléchir sur la place qu’a votre podcast dans votre stratégie marketing.
Quels sont les leviers que j’ai testé ? (et qui ont fonctionné)
J’ai choisi de vous partager cinq axes de réflexion. Ils sont personnels et correspondent à la manière dont j’ai communiqué sur Tribu Indé.
Il y a plein d’autres idées à aller chercher chez d’autres podcasteurs…
Préparer la sortie du premier épisode en amont
Être au rendez-vous chaque semaine
Le bouche-à-oreille
La newsletter, levier à long-terme
Mes dernières expérimentations
1. Préparer la sortie du premier épisode en amont
Je ne vais pas trop m’attarder sur cette première partie. J’en ai déjà parlé plus haut.
Avant même votre premier épisode publié, il vous faut créer de l’attente chez vos (futurs) auditeurs. Comment ?
Parler de votre projet à un maximum de personnes dans votre réseau
Je n’ai jamais autant utilisé LinkedIn que pendant ce temps-là. J’envoyais des dizaines de messages par jour aux personnes que je pensais susceptibles d’être intéressées par Tribu Indé.
J’ai aussi sorti un article pour partager mes réflexions derrière la création du podcast
Ce contenu a été partagé dans de plus petits groupes Facebook. Il me permet, ici encore, de toucher de nouvelles personnes. L’appel à l’action renvoyait vers la landing page que je partageais plus haut.
Mon objectif était de récupérer des emails de personnes intéressées.
J’ai écrit plusieurs publications sur LinkedIn et Facebook pour susciter le désir d’en savoir plus
À ce sujet, le choix du premier épisode est très important. C’est la première impression que vont se faire les auditeurs du projet.
C’est pour cette raison que j’ai choisi de ne pas publier la première interview que j’ai faite (en premier). J’ai préféré prendre un épisode presque d’introduction où l’on balaie différent sujets et angles pour donner une idée des thématiques que j’aborderai dans les prochains épisodes.
“Alexis, la clé est dans la vélocité ! Peu de gens tiennent le podcast sur la durée et sortent du lot. Beaucoup de podcasteurs font plein de choses dès le début.
Un site internet, des vidéos, des stories Instagram, des micro-contenus, … mais ne sortent qu’un épisode par mois.
Ce que je veux faire, c’est un podcast. Point. Donc je préfère être minimaliste dans ma communication, mais sortir plus d’épisodes.”
J’ai toujours été minimaliste dans ma communication. Je pourrai en faire plus pour faire connaître le podcast. Mais dans le temps que je dédie au projet, je préfère me concentrer sur la qualité des épisodes.
Aujourd’hui, je gagne du temps grâce au montage que j’ai externalisé. Je réfléchis maintenant à de nouveaux leviers marketing. J’en parle dans le 4ème point.
3. Le bouche à oreille pour développer votre audience
“C’est important d’avoir ses premiers ambassadeurs dès le début. Et pour ça, il faut rapidement en parler autour de vous, et déclencher des discussions avec les premiers auditeurs. Ce seront les plus fidèles.”
Matthieu Stefani, créateur de Génération Do It Yourself.
Un basique parfois oublié : répondre personnellement à toutes les personnes qui me contactent(mail, linkedIn, twitter, …). Partout !
C’est aussi l’occasion de leur demander d’en parler autour d’eux, de s’inscrire à la newsletter, ou de laisser une recommandation sur Itunes(ou Apple Podcast).
C’est justement la multiplication de ces petites actions (non scalables) qui permettent de créer des leviers intéressants, 6 mois plus tard.
À titre personnel, j’ai fais de très belle rencontres parmi les auditeurs !
Je me focalisais sur le nombre d’écoutes du podcast. Mais très vite, je me rends compte que cette metric n’est pas celle que j’ai envie de suivre.
Oui, les chiffres sont importants. Ils m’ont permis de savoir si j’allais ou non dans la bonne direction.
Je continue bien sûr de les regarder. Mais la croissance la newsletter m’importe plus.
Pourquoi ?
Dans la newsletter du podcast, je prends un ton plus personnel. L’écrit a toujours été mon moyen d’expression préféré.
C’est pour ça que la newsletter n’est pas juste là pour partager l’épisode de la semaine, loin de là.
J’y parle de mon aventure en indépendant, de mes réflexions et des questionnements que j’ai. Et surtout je partage de nombreuses références et ressources chaque semaine.
J’ouvre ma bibliothèque de connaissances pour en faire profiter d’autres freelances. Tout ce que je partage m’aide à avancer et à me questionner pour devenir meilleur.
Cette newsletter me prend aussi du temps à écrire, compte tenu de sa longueur.
Toutes ces raisons font que je me concentre sur cet indicateur chaque mois.
On remarque que le nombre d’abonnés a commencé à augmenter lorsque c’est devenu l’un des mes objectifs du trimestre.
Le pic d’octobre correspond à la sortie de mon lead magnet où je résume les 20 premiers épisodes du podcast.
Il est d’ailleurs toujours disponible en vous inscrivant à la newsletter. L’augmentation est constante depuis quelques mois maintenant.
D’autres préfèreront partager plus de contenus publiquement, réaliser des vidéos, ou partager des extraits de podcasts sur les réseaux sociaux.
Toutes ces actions de communication fonctionnent. Ce qui compte lorsque l’on démarre, c’est de se focaliser sur quelques canaux. Votre temps n’est pas illimité.
Choisissez vos armes, et tenez-y vous sur trois mois avant de tester autre chose.
5. Autres leviers marketing
Aujourd’hui, je consacre plus de temps à Tribu Indé. Je réfléchis à de nouveaux leviers de communication.
La première expérimentation intéressante date déjà de quelques mois.
Après la sortie de 25 épisodes, j’ai eu l’idée de créer un document regroupant les enseignements de chaque épisode.
Du temps de préparation, oui. Mais un asset intéressant, d’autant plus lorsque de nouvelles personnes découvrent le podcast maintenant.
Il y a aujourd’hui 50+ heures de contenus audio.
Avant de se plonger dans un nouvel épisode, elles ont maintenant la possibilité d’aller découvrir le contenu de l’épisode avant de creuser 2-3 problématiques en particulier.
Récemment, j’ai tenté la promotion de Tribu Indé sur un autre podcast de mon ami Jean-Charles Kurdali.
Le principe est simple : avant chaque nouvel épisode, Jean-Charles présente Tribu Indé et partage son épisode préféré. L’initiative est encore trop récente pour vous faire un retour.
J’ai également eu la chance d’être invité sur plusieurs podcasts. Je remercie tous ces créateurs d’avoir pensé à moi ! C’est un très bon moyen de toucher une nouvelle audience en parlant de moi, de mes réflexions et bien sûr de Tribu Indé.
Si vous souhaitez prendre les devants et contacter d’autres créateurs de podcast, faites bien attention à l’angle que vous prenez. Je reçois de nombreuses demandes, souvent maladroites. Vous n’avez qu’une chance de faire bonne impression.
4 conseils pour se faire inviter dans d’autres podcasts :
Expliquez-le ce que va retirer le créateur en vous invitant (sujets inédits, communauté, relais de communication, …)
Montrez-lui que vous connaissez le podcast !
Proposez-lui des angles de discussion
Faites court ! Votre mail a un seul objectif : susciter suffisamment d’intérêt pour engager la conversation
Voici, par exemple, le mail que Joseph Donyo m’a envoyé.
Il insiste sur les connaissances que l’on a en commun
Il me parle d’un sujet précis avec Paul Jarvis dont je parle dans plusieurs épisodes et dans la newsletter – il s’intéresse sincèrement à ce que je fais !
Il n’en fallait pas plus pour engager la discussion !
En cherchant un peu, vous trouverez plein de manières de faire connaître votre podcast…
Mise en avantsur les plateformes d’écoutes – Eeko par exemple
Évènements physiques pour engager votre communauté et accélérer le bouche-à-oreille – je l’ai fait, ça fonctionne très bien !
Publicité sur Facebook pour mettre en avant un épisode avec un bel invité
Inciter les auditeurs à vous laisser une note sur la plateforme d’écoute de votre choix
Articles pour résumer un épisode et faire connaître le podcast via un autre format
Découpage des épisodes pour Youtube en touchant une nouvelle audience
Pour ce dernier point, je vais bientôt tester quelque chose d’inédit… Je vous partagerai les résultats une fois la campagne terminée. J’ai hâte de voir les résultats !
8. Monétiser son podcast
J’ai longtemps hésité avant de sponsoriser Tribu Indé.
Nous sommes en juillet 2019, et je reçois plusieurs demandes de sponsoring à quelques jours d’intervalle. Il y avait plusieurs raisons de mes refus…
Je ne voyais pas l’intérêt de sponsoriser si tôt le podcast
Je ne croyais pas toujours aux produits / services proposés
Je n’utilisais pas la solution – pas simple d’en faire la promotion
Sponsoriser un podcast prend du temps
Trouver le sponsor, échanger, se mettre d’accord, écrire et enregistrer l’annonce, configurer la publicité sur le podcast, …
Si je devais gagner quelques centaines d’euros pour ce travail, je n’y voyais pas l’intérêt. Je préférai alors utiliser ce temps pour développer l’audience du podcast.
En septembre, j’ai dépassé un palier d’écoutes que je trouve suffisamment acceptable pour réfléchir au sponsoring. 10K écoutes mensuels.
Le 27 septembre, je me décide à contacter une seule et unique entreprise.
Ce sera N26.
Je prépare un mail court, mais suffisamment intéressant pour que l’équipe marketing France me répondent en quelques heures.
3 jours plus tard, je me retrouve dans leurs bureaux parisiens, chez WeWork. Le partenariat se signe rapidement.
Lorsque l’on décide de sponsoriser un podcast, je trouve important d’avoir un lien avec le produit ou le service que l’on propose.
N26 faisait sens puisque, je suis un client de la 1ère heure.
Pourquoi une entreprise s’intéresse-t-elle au podcast ?
J’en parlais en début d’article, le podcast permet d’avoir une proximité avec les auditeurs que l’on ne retrouve nul part ailleurs.
En tant que créateur, on rentre dans l’intimité de la personne qui vous écoute dans ses oreilles pendant plusieurs heures chaque mois.
Lorsqu’un créateur parle d’un produit ou recommande un service, le coefficient confiance est important que sur d’autres formats !
Les marques ont d’autant plus d’intérêt à s’intéresser au podcast, en complément d’autres actions marketing.
En revanche, les objectifs ne seront pas les mêmes. La conversion d’achat est plus compliquée de mon point de vue. 80% des auditeurs écoutent le podcast sur leur téléphone, pendant qu’ils font autre chose.
Tout le monde n’a donc pas le réflexe, de mettre sur pause, ouvrir la description, cliquer sur le lien et acheter. Je schématise le processus volontairement pour vous montrer l’effort à fournir pour l’auditeur.
En revanche, le sponsoring récurrent, permet de rester dans l’esprit des auditeurs. Ils entendent parler du produit ou du service.
Ils penseront donc plus naturellement à la marque lorsqu’ils auront un besoin. #topofmind
Les marques seront donc très attentive à :
La qualité du podcast – audio, profondeur du contenu
L’audience – niche, impact du podcast sur votre audience
La valeur perçue – commentaires, notes, statistiques
Mon Media Kit pour N26
J’aborde :
Le concept du podcast
Le format et les performances chiffrées
L’audience cible et les commentaires reçus
Ma proposition de sponsoring (contenu + budget)
Mes leviers de négociation ont été très simples. La proposition de valeur du podcast et les thématiques sont nichées. Tribu Indé n’est pas un podcast généraliste.
Et c’est une force pour une marque, car l’audience est plus qualifiée et le discours peut donc être bien plus précis que sur une affiche de métro.
J’ai donc appuyé sur plusieurs facteurs :
Une audience qualifiée, dans le coeur de cible de N26
Un nombre d’écoutes en progression chaque mois (+15%)
Un attachement des auditeurs à la qualité du podcast
Sur ce dernier point, c’est un excellent argument. En recommandant un produit, les auditeurs peuvent associer la valeur du podcast, à celui de la marque.
C’est justement ce que les marques veulent : être plus proche de leurs futurs utilisateurs. Se rapprocher de créateurs indépendants est donc naturel.
Gagner de l’argent avec son podcast
Le sponsoring tel que je l’ai fait avec N26 n’est pas le seul moyen de générer des revenus avec son podcast.
Voici quelques idées intéressantes à creuser :
Vendre des épisodes thématiques à des entreprises de votre secteur
Monétiser le contenu des épisodes avec un ebook ou un guide complet
Proposer aux auditeurs d’accéder à des épisodes privés, sur abonnement payant
Organiser des évènements pour creuser les thématiques du podcast
Créer puis vendre une formation en lien avec le podcast
Recommander des produits, avec un modèle d’affiliation
1 an plus tard, l’aventure continue
Je termine d’écrire ces derniers mots depuis la maison de ma grand-mère où je suis confiné pour les prochaines semaines.
En relisant cet article, je me rends compte du chemin parcouru et de la progression en un an.
Tout n’a pas été simple, et je dois continuer d’y mettre beaucoup d’intensité chaque semaine.
Mais quel plaisir ! Quel plaisir d’avoir lancé ce podcast et d’être capable de vous en parler, un an plus tard.
Je ne remercierai jamais assez les invités du podcast. J’ai beaucoup appris et je continue d’apprendre à leurs côtés. Merci pour tout.
Et puis merci à toutes celles et ceux qui suivent le projet.
Tribu Indé est définitivement la meilleure communauté d’indépendants.
Faites-le test et recevez le prochain email :
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